RSE

Une brève histoire de la RSE

Une brève histoire de la RSE

L’histoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) trace un parcours fascinant où les entreprises s’engagent envers le développement durable. Si cette prise de conscience est récente, la question de la relation entre l’entreprise et la société date du milieu du XIXème siècle. La RSE a considérablement gagné en visibilité auprès de tous les publics, à l’échelle mondiale, et s’impose aujourd’hui comme incontournable.

 

Les Racines Moralistes de la RSE au XIXème Siècle

Pour la religion protestante, l’appropriation privée d’un bien ne se justifie que si elle sert le bien-être de la communauté. Théorisée par le philosophe Max Weber, cette éthique a été suivie par de nombreuses organisations philanthropiques, créées par de riches hommes d’affaires.
L’idée de responsabilité sociétale d’une entreprise est également portée par le socialisme utopique de Robert Owen, fondateur du mouvement coopératif, qui influença la démarche de nombreux capitaines d’industrie, comme Henri Ford ou Thomas Edison au tournant du XXème siècle.

 

1953 : Émergence de la RSE dans le Secteur Entrepreneurial

En 1953, Howard Bowen publie The Social Responsabilities of the Businessman, commandé par les organisations protestantes. Le concept de la RSE est né.
Même si les rapports entreprises / salariés sont encore fortement teintés de paternalisme, on assiste à une tentative d’instaurer un système organisant conjointement sécurité économique et protection sociale.

 

1976 : Expansion de la RSE sur la Scène Politique et Internationale

Les pays de l’OCDE (l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques), accompagnés par 12 autres pays, adhèrent à des principes sociaux et environnementaux, qui seront ensuite étendus.

 

1992 : RSE et Développement Durable, un Lien Indissociable

Même si l’association entre ces deux notions fait parfois l’objet de débats, la RSE est généralement comprise comme la mise en œuvre du développement durable dans les entreprises. Elle repose sur trois piliers : environnemental, social et économique.
Cette connexion est parfaitement illustrée par la participation de 100 dirigeants mondiaux et des multinationales au Sommet de la Terre de Rio, en 1992.
Plusieurs textes sont adoptés, comme la Déclaration sur le Climat qui débouche sur le protocole de Kyoto et la Déclaration de Rio, qui adopte 27 principes et définit les grandes lignes du développement durable.

 

2000 : Le Pacte Mondial des Nations Unies pour la RSE

Objectif : inciter les entreprises du monde entier à adopter une attitude socialement responsable, à travers 10 principes relatifs aux droits de l’homme, aux normes internationales du travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption.
Ce pacte offre à ses membres un cadre d’engagement volontaire et permet la convergence entre les objectifs de la communauté internationale et ceux des entreprises.

 

2007 : Le Grenelle de l’Environnement, un Tournant pour la RSE en France

Du 6 juillet au 25 octobre se réunissent l’ensemble des organisations concernées : l’État, les collectivités locales, les partenaires sociaux et des ONG. L’objectif est de mettre en place une vraie politique en faveur du développement durable, dans 6 domaines : les bâtiments et l’urbanisme, les transports, l’énergie, la biodiversité, la santé et les déchets ainsi que la gouvernance.
Le Grenelle de l’Environnement enclenche une dynamique, favorise le dialogue et l’appropriation des enjeux. Il se solde par une abondance de propositions qui se matérialisent par des objectifs ambitieux, entérinés par des lois.

 

2010 : L’Impact de la Norme ISO 26000 sur la RSE

Établie par l’Organisation internationale de normalisation, elle est le premier standard et l’unique norme internationale en matière de RSE. Issue d’un consensus international (99 pays y ont collaboré, même si tous ne l’ont pas votée), elle fournit à toutes les organisations, privées ou publiques, les lignes directrices de la responsabilité sociétale ; elle propose également à l’entreprise une méthode d’appropriation et de mise en œuvre.
Même si c’est un outil essentiel et un cadre solide pour développer une stratégie pertinente, elle est volontaire et non contraignante ; elle ne contient aucune exigence susceptible de donner lieu à une certification.

 

2015 : Les 17 objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU et leur Impact sur la RSE

C’est un programme universel pour le développement durable qui porte l’ambition de transformer notre monde en assurant sa transition économique et solidaire à l’horizon 2030.
Il définit 17 priorités, pour un monde socialement équitable, mêlant environnement et économie … même si manquent les objectifs démocratiques et culturels !
Ils ont néanmoins l’avantage de définir un cap chiffré à l’horizon 2030, le même agenda pour tous, un langage commun et un cadre holistique. Ces 17 ODD sont interconnectés et concernent tous les citoyens, toutes les organisations.

 

2018 : Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et son Importance pour la RSE

Il sert avant tout à protéger notre vie privée. C’est un texte européen qui pose un cadre légal : nous pouvons à tout moment accéder à nos données, les rectifier, les effacer ou demander leur portabilité.
En France, c’est la CNIL qui est le gendarme de la protection des données : elle a le pouvoir de sanctionner les organismes qui ne se conforment pas à son règlement.

 

2019 : La Loi PACTE et son Influence sur la RSE en France

Elle offre la possibilité aux entreprises qui le souhaitent d’aller plus loin en matière de responsabilité sociétale :

  • en inscrivant dans leurs statuts leur « raison d’être », afin de préciser leur projet collectif à long terme ;
  • en devenant une société à mission, associant leur raison d’être à un ou plusieurs objectifs environnementaux et sociétaux. C’est un nouveau modèle d’entreprise, contraignant, qui considère le profit et la croissance comme des outils au service de leur mission.

 

2020-2021 : Les Lois Françaises sur le Gaspillage et le Numérique Responsable

Plus d’un tiers de la nourriture produite dans le monde serait jetée, à toutes les étapes, de la production à la consommation, alors qu’une personne meurt de faim dans le monde toutes les 4 secondes. Le coût est non seulement économique, mais aussi environnemental.
La loi anti-gaspillage en faveur de l’économie circulaire s’engage à réduire le gaspillage alimentaire de 50% d’ici à 2030.
Alors que les nouvelles technologies nous sont devenues indispensables, la pollution numérique représente jusqu’à 2,5% des émissions de CO2 en France, selon l’ADEME. La loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique) met en place des actions pour encourager la transition économique durable.

 

Depuis près de 200 ans, sous la pression conjointe de la protection de l’environnement et d’une réalité économique qui vise à placer l’humain au cœur de l’entreprise, les enjeux environnementaux et sociétaux se croisent et finissent par se confondre.
Nous sommes engagés dans une démarche d’amélioration continue. Les progrès existent, mais semblent insuffisants. La RSE n’est plus une option pour les entreprises, elle n’est même plus une contrainte, elle est une opportunité pour les adapter aux enjeux du monde d’aujourd’hui et de demain.


VERTFORêT, département de Corbet Associés dédié à la RSE, accompagne les entreprises et leurs dirigeants pour l’organisation de leur politique RSE : bilan carbone, audit et mise en œuvre d’une stratégie.
Chantal Corbet est Partenaire du réseau LUCIE ISO 26000.

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