RSE

Pour les investisseurs, il n’y a pas que la rentabilité dans la vie de l’entreprise …

La maturité croissante des entreprises en matière de RSE impacte l’ensemble de leurs parties prenantes : clients, fournisseurs, collaborateurs … jusqu’aux investisseurs. D’une simple tendance, la RSE est devenu un enjeu majeur : la part des financements durables ne cesse de croître. Les considérations environnementales, sociétales et de gouvernance jouent un rôle de plus en plus prépondérant dans les stratégies des investisseurs.

 

La performance extra-financière

Elle est devenue le complément indispensable de l’information financière et une composante essentielle de la performance de l’entreprise. Le passage à la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), depuis le 1er janvier 2024, a constitué une étape supplémentaire.
La durabilité a fait une entrée remarquée dans les présentations des entreprises aux investisseurs. Quand les banques et les fonds d’investissements passent une entreprise à la loupe, la RSE fait désormais partie intégrante de leur grille de lecture. Au point que les entreprises qui ne jouent pas le jeu réduisent leurs possibilités de trouver des financements.
L’objectif des entreprises et des investisseurs est de garantir une création de valeur optimale à long terme au bénéfice de l’ensemble des acteurs, tout en contribuant à un monde meilleur pour toutes et tous.

 

L’investissement Socialement Responsable (ISR)

Il vise à concilier deux objectifs : la performance économique et les impacts sociaux et environnementaux positifs, en finançant des entreprises qui contribuent au développement durable. Cette notion date du 17ème siècle, sous l’influence des Quakers aux États-Unis.
Aujourd’hui, la RSE est le développement durable appliqué à l’entreprise et l’ISR le développement durable appliqué à l’investissement. Les normes ne sont pas encore complètement standardisées et varient en fonction des préférences « éthiques » de chaque investisseur.
Les stratégies ISR sélectionnent les entreprises les plus responsables. Mais ce qui était autrefois un droit de regard est en passe de devenir un devoir.

 

La finance durable, un outil de transformation de l’entreprise

La France a été le premier pays au monde à rendre obligatoire la publication, par les investisseurs, d’informations relatives à leurs contributions aux objectifs climatiques et aux risques financiers associés à la transition énergétique et écologique.
Avec le principe de « comply or explain » (appliquer ou s’expliquer), le législateur a voulu amener les investisseurs à prendre en considération les critères ESG sans les y contraindre. Les bonnes pratiques, plus que les obligations, ont été privilégiées.
Pour s’inscrire dans un temps long et résister aux crises qui pourraient rendre ces sujets lointains prioritaires, les mesures de développement durable doivent être portées par la gouvernance de l’entreprise.

 

Une pression de plus en plus forte

Il n’est pas simple pour une entreprise, en plus d’être profitable et de générer de la croissance, de respecter tous les critères RSE. « La barre s’élève mais c’est aussi le reflet du niveau d’exigence du monde qui nous entoure » explique Morgann Lesné chez Cambon Partners.
« Aujourd’hui nous définissons des plans d’action RSE dans toutes nos participations dans des entreprises de la même façon que nous définissons des plans d’action globale sur la stratégie financière », surenchérit Julien Meir, de Montefiore Investment.

 

La mise en pratique des critères ESG

De nombreux outils ont été développés et sont utilisés par les investisseurs pour arrêter des programmes d’investissement pertinents, auditer les cibles et incorporer l’ESG. Chaque investisseur détermine, au cas par cas, les facteurs les plus significatifs et les mesures prises pour les satisfaire. Ces facteurs varient selon les entreprises ou les fonds.
Des audits ESG spécifiques, des due diligences ciblées renforcent la compréhension des risques et des opportunités des entreprises auditées.

 

Un nouveau marché : le financement des entreprises vertueuses

La sensibilisation aux enjeux de développement durable a ainsi permis la naissance d’un nouveau marché pour la finance. La finance durable s’appuie sur différents labels qui facilitent l’identification des actifs présentant des critères conformes à ceux voulus par les investisseurs et leur apportent une garantie publique.
Au-delà des questions de transition écologique, la finance solidaire a permis d’inclure des investissements dans des entreprises ayant un fort impact social mais qui n’entraient pas dans les circuits de financement classiques.

 

Une taxonomie européenne

La Commission européenne vise à développer une « compréhension européenne » de ce qui est écologiquement durable, partagée par les scientifiques, les gouvernements et les individus. Ces mesures sur la taxonomie donnent la possibilité à la finance durable de se généraliser à toute la sphère financière et aux investisseurs de connaître avec précision la « nuance de vert » dans laquelle ils investiront.

 

Les risques de greenwashing

« C’est important de vérifier la véracité des initiatives qui sont prises pour surtout ne pas être ni dans le mensonge ni dans la survente de ce qui est fait » explique Morgann Lesné.
Le greenwashing peut inciter les investisseurs à soutenir des entreprises qui n’accordent pas la priorité au développement durable. Lorsque le greenwashing est avéré, cela peut entraîner des problèmes éthiques (pratiques douteuses), des risques financiers (moindre rendement) et ternir durablement une réputation.

 

Une véritable éthique de la finance

Les investisseurs socialement responsables ou la finance solidaire recherchent une éthique financière. Mais l’ISR et la finance solidaire sont fondés sur des choix d’investissement alternatifs à ceux de la finance classique ; ils utilisent les mêmes modèles financiers qui n’ont pas été suffisamment pensés pour mettre en valeur les principes de cette finance.

Les investisseurs s’intéressent de plus en plus aux performances RSE des entreprises, pour la performance de leur portefeuille, parce que la réglementation les y incite et pour accroître leur attractivité auprès de leurs clients. Le reporting ESG devient de plus en plus stratégique dans le nouveau rapport qui se crée entre les entreprises et les investisseurs.

 


 

VERTFORêT, département de Corbet Associés dédié à la RSE, accompagne les entreprises et leurs dirigeants pour l’organisation de leur politique RSE : bilan carbone, audit et mise en œuvre d’une stratégie.
Chantal Corbet est Partenaire du réseau LUCIE ISO 26000.

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